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I prefer… The Company of Men

LPAprès des années à écumer chacun de son côté les salles internationales avec leur rock nerveux ou de la pop finement ciselée, les frangins lausannois Wicki se mettent enfin à jouer ensemble dans un nouveau groupe tout frais avec d’autres potes vieux de la vieille. Les années Favez et Chewy (entre autres) sont passées, les gens ont vieilli (peut-on dire « mûri »?), la jeunesse s’est tassée, tout comme les egos, et on obtient donc le groupe The Company of Men et cet album « I prefer the Company of Men » ; de la musique donc, on n’est pas là pour causer des préférences sexuelles/amoureuses de ces quatre garçons (qui font d’ailleurs bien ce qu’ils veulent). Dès le morceau introductif, Ten Thousand Voices, on retrouve immédiatement le talent de songwriting des gaillards, avec une mélodie douce, aérienne, entêtante, réussie. Une musique légère portant des arrangements vocaux de qualité. Il n’y a pas à dire, les années d’expérience (toujours musicale uniquement, hein), ça paye. Le disque prend ensuite un tempo un peu plus enlevé, avec un côté folk/country très américain, avec la chevauchée de Belly of the Beast. Des titres comme Echoes of our Voices, Hurricane Season, François Cevert, All the Ladies, confirment ce positionnement, tandis que Peculiar Man (aux sonorités Bee geesesques), Rosie, Remember this Day prouvent un sens de la ballade fort à propos. Quelques notes un peu plus électriques viennent soutenir cet opus concentré sur l’acoustique, sur un son brut et simple allant à l’essentiel. Un certain minimalisme qui met en évidence la qualité des compositions et des arrangements. C’est beau, prenant, envoutant (et un album à mettre dans le top pour les soirées romantiques à deux). Du fort bel ouvrage donc, que je conseille (et pas juste par copinage et proximité géographique).

Un petit mot sur la démarche des lives qui accompagnent ce disque. Pas de tournée dans des salles de concert, non. Et pourtant ça ne leur ferait pas peur à ces petits gars un chouilla habitués. Non ils vont chez les gens, en acoustique, faisant passer le chapeau après le show, avec un public familial et de copinage qui se sent à domicile, ambiance cocoonig et tout. Pas eu l’occasion de tester en vrai mais ça a l’air franchement fun et agréable. Une démarche qui sied complètement à la musique proposée, et qui colle à des gens relax, n’ayant plus rien à prouver, faisant cette musique pour le plaisir et pour s’amuser.

Même pas mort

concours-meme-pas-mortJ’avais beaucoup apprécié Janua Vera et Gagner la Guerre de Jean-Philippe Jaworsky (même s’il y a un peu de copinage là-dedans puisque le monsieur a beaucoup fréquenté les mêmes forums rôlistes que moi). « Même pas mort » n’est pas du tout lié aux deux précédents ouvrages puisque l’on est là non seulement sur une toute autre saga (il s’agit du 1er tome d’une série intitulée « Les Rois du Monde »), mais carrément dans un autre univers. Je dois dire que je ne suis de loin pas aussi emballé ici. D’entrée de jeu, on est plongé dans un monde qui semble construit, solide, avec ses peuples et ses tribus qui se mêlent en luttes et alliances depuis des siècles, et on y suit les pas de ce Bellovèse, descendant de roi, combattant qui a reçu une blessure mortelle sans être mort, et qui doit trouver une explication à tout cela. Après un premier chapitre très cryptique et un peu étrange, le bouquin revient en plusieurs étapes en arrière, avec des flashbacks engoncés les uns dans les autres, on va remonter le temps avant d’avancer de nouveau, on va passer par différentes étapes de la vie de notre héros pour le comprendre. Parce que oui ce bouquin est une suite de petits événements arrivés à Bellovèse, mais sans grande ampleur pour la plupart, on parcourt sa jeunesse, on le voit se construire, mais c’est un peu tout. Les ficelles de l’ensemble ne semblent pas vraiment se tenir entre elles, on ne voit pas trop l’intérêt de tout cela, le lien avec la situation actuelle, on a sur ces 464 pages une sorte d’introduction pour situer le personnage de Bellovèse. Et 464 pages de mise en bouche, c’est un peu long. Alors oui il y a des épisodes sympas à lire, il y a pas mal de passages prenants, mais qui auraient convenu aussi en nouvelles séparées plutôt que d’en faire une longue histoire où leur poids dans le développement narratif et dramatique est très léger. Et c’est vraiment dommage, parce que je pense que l’auteur a bien de bonnes idées là-derrière, sur ce qu’il compte faire de tout cela, mais là c’est difficile. Franchement, le tout début, le premier acte, m’a quasiment fait tomber le livre des mains tellement on ne voit pas d’où on vient ni où on va. La deuxième partie nous en donne un peu plus, mais ensuite, finalement il y a bien peu de choses qui font avancer le schmilblick. Continuer la lecture de Même pas mort

Que ma joie demeure – L’Exoconférence

coffret-astier-exoconference-que-ma-joie-demeure-5053083051563_0Comme beaucoup de monde, je connaissais surtout Alexandre Astier pour Kaamelot. Mais le monsieur a de nombreuses cordes à son arc. En plus d’un sens de l’humour très développé et d’un amour des beaux mots et des tournures bien faites, il est musicien de talent et mélomane averti, curieux et un homme de spectacle au sens large. J’ai retrouvé tous ces éléments dans ses deux spectacles solos que j’ai pu voir ces derniers temps…

Dans Que Ma Joie Demeure, il se glisse dans la peau de Bach, et transforme sa scène en école de musique à laquelle il convie le public pour une journée portes ouvertes. On lui a demandé de présenter quelques fondamentaux de musique à ces gens qui n’y connaissent rien et Astier va ainsi démontrer sa maîtrise musicale en alternant théorie et jeu au clavecin, le tout agrémenté de points d’humour particulièrement bien senties, et souvent grinçantes. Ces moments vont alterner avec des passages plus calmes, plus réservés, moins portés sur l’humour, et constituant des flashbacks sur la vie pas toujours rose de Bach. Le spectacle est un véritable hymne au compositeur qu’Astier semble vraiment aduler.

L’Exoconférence se propose de reprendre les bases de diverses théories scientifiques sur l’univers, sa formation, son fonctionnement, pour en arriver à la question de la vie extra-terrestre. Continuer la lecture de Que ma joie demeure – L’Exoconférence

Iggy Pop – Post Pop Depression

IggyPop-Post-Pop-DepressionNouvel (et annoncé dernier) album de l’iguane le plus célèbre du rock, ce disque est plus qu’un album d’Iggy Pop ; la pochette annonce directement la couleur en nommant aussi Josh Homme (Queens of the Stone Age, Eagles of Death Metal, Desert Sessions, etc., un des plus grands boss du rock contemporain, qui a porté la composition de cet album), Dean Fertita (Queens of the Stone Age aussi) et Matt Melders (Arctic Monkeys). Pas des manchots donc, pour un disque absolument renversant rempli de pur bonheur. Pop et Homme ont enregistré et produit l’album à leurs frais, s’engageant tous les deux personnellement à fond pour nous sortir une véritable perle.

Sur chaque titre, la voix grave et rauque d’Iggy Pop survole des riffs acérés et des sons de guitare reconnaissables comme portant la patte de Homme. C’est avec plaisir que l’on laisse s’enchaîner des titres prenants et des tubes imparables comme l’introductif Break Into Your Heart, qui place tout de suite la barre très haut. Tous les titres sont incroyables, avec une ambiance toujours très forte. Post Pop Depression est à n’en pas douter l’un des grands albums 2016. A mettre dans vos cages à miel d’urgence!