Ou juste « Player One » dans sa traduction en français… Ce roman de 2011 est le premier (et pour l’instant unique) d’Ernest Cline (scénariste du film a l’air bien délire Fanboys).
Après ma précédente lecture qui était assez ardue et difficile à s’approprier, celle-ci s’avère extrêmement facile d’accès (et pas seulement parce que je l’ai lu en VF, la VO ne doit pas être fondamentalement complexe). En fait j’ai dévoré le bouquin à grande vitesse.
Ready Player One nous plonge dans un futur pas si lointain (2044) où la Terre est surpeuplée, surpolluée, avec des classes sociales très marquées, et où plus ne grand chose ne tourne rond. La quasi-totalité des gens trouvent refuge dans l’OASIS, une réalité virtuelle dans laquelle on se glisse via des consoles ad-hoc, et qui compte des millions de mondes et de planètes, des plus simples et standards aux plus folles. Les avatars dans ce monde peuvent s’équiper, faire des quêtes, combattre, monter de niveau. on peut aller à l’école dans l’OASIS, y travailler, y gagner des crédits de jeu qui peuvent être convertis en argent du monde réel (et inversement), s’y cultiver (livres, films, peintures, musiques, toute la culture de l’Humanité s’y trouve), bref tout faire. En laissant du coup aller le monde réel. l’OASIS a été créée par un programmeur de génie qui vient de décéder ; dans son testament, il lègue l’OASIS et sa colossale fortune à celui ou celle qui parviendra en premier à trouver un easter egg planqué dans le jeu, et ce après avoir réussi diverses énigmes et épreuves. Des millions de personnes se lancent dans cette quête. Cinq ans après la mort de ce type, on va suivre le jeune Wade, 17 ans, geek et passionné de l’OASIS, dans sa quête de l’easter egg en question.
Ready Player One est un livre sur-référencé. Le créateur de l’OASIS ayant vécu toutes les années 80, celles-ci sont la base du livre et de l’intrigue. Du coup, on a à presque chaque page une référence à un film, une chanson, un jeu vidéo, ou un autre truc de cette période. Les références peuvent être faciles ou franchement obscures (il y a tout un paquet de titres qui me sont parfaitement inconnus). De plus, le livre se passe essentiellement dans l’OASIS où les avatars peuvent ressembler à tout plein de choses et être équipés de diverses manières ; on a donc des magiciens et des astronautes, des aliens et des robots de l’espace, des kaijus et des robots de combat, du cyberpunk et du contemporain. Le livre fourmille de descriptions de lieux complètement dingues ne pouvant être issus que de l’imagination fertile et débridée d’un type de ma génération qui a vécu et apprécié tout cela. Le tout est très agréable à lire, que l’on saisisse ou pas toutes les références. Et du coup le bouquin se place très haut dans le genre « référence geek ».
On suit les aventures d’un ado, mal dans sa peau au quotidien, peu apte aux relations sociales, enfermé dans cette réalité virtuelle et qui passe son temps entre jeux vidéos, jeux de rôles et films des années 80… Oh ben tiens, et on s’étonne que ce bouquin me parle. Alors certes du coup certains éléments sont un peu légers, on se retrouve devant le même syndrome que Harry Potter finalement, étant dans une littérature « young adults » ; certaines facilités scénaristiques sont quand même un peu grosses (le héros est quand même plus que surdoué dans le piratage, se permettant des trucs de fou qui solutionnent tout). En plus on a vraiment envie de balancer des claques aux ados par moments. Sans compter bien évidemment la lente découverte des affaires du cœur avec une petite love story de derrière les fagots.
L’intrigue est linéaire. On a quelques surprises et retournements de situation mais rien de transcendant. On se doute globalement plus ou moins de comment ça va finir. Mais l’ambiance et le rythme sont là, rendant ce bouquin super prenant. On veut en savoir plus, découvrir cet univers plus en profondeur. J’ai franchement beaucoup apprécié cette lecture.
A noter que l’adaptation ciné est en cours de réalisation par Spielberg himself, grand représentant de la période phare du livre. La première bande-annonce fait assez envie, et je suis salement curieux de voir tout cela…