Et hop, un de plus parmi tous ces films dont j’ai tellement entendu parler qu’ils sont dans ma liste de « à voir ». Et celui-ci est bien barré. D’ailleurs, après l’avoir bien regardé et y avoir bien réfléchi, je ne suis pas certain d’avoir tout compris. La fin laisse la place à différentes interprétations.
On y suit Donnie Darko, adolescent habitant la ville de Middlesex, en 1988. Donnie est certes intelligent, mais aussi victime de somnambulisme, d’hallucinations et de délires ; il est d’ailleurs difficile de dire si tout ce qui arrive est vrai (et là on est dans un film fantastique) ou si tout ne se passe que dans sa tête. Donc notre Donnie va suivre une voix dans sa tête et sortir de chez lui de nuit, évitant ainsi le réacteur d’avion qui tombe sur sa chambre et l’aurait tué. A partir de là, il va interagir avec Franck, un type qu’il est seul à voir et qui porte un déguisement de lapin géant. Et Donnie, sous cette influence, va faire des trucs bizarres. Difficile d’en dire plus sans déflorer l’intrigue, et je ne voudrais pas vous spoiler. J’ai moi-même plongé dans le film sans savoir grand chose de ce à quoi je devais m’attendre et je dois dire que j’étais un peu sur le cul. Car le film, son intrigue, ses thématiques, ses images, ses personnages, tout est vraiment bien barré.
Le réalisateur Richard Kelly (The Box) tient là en 2001 son premier long-métrage dont il signe aussi le scénario. C’est une véritable œuvre bien particulière et entière, la vision d’un type, et on n’est pas du tout dans le script bateau refilé à un yes-man. Dans le rôle de Donnie, on retrouve le très bon Jake Gyllenhaal (Prince of Persia, Source Code, Prisoners, Nightcrawler,…), encore tout frais avec ses 21 ans, qui nous délivre une prestation complètement habitée, avec un personnage complexe ; ses mimiques, son visage, ses attitudes, tout rend le personnage de Donnie réellement puissant. A ses côtés, sa sœur Maggie (The Dark Knight,…) joue la sœur de Donnie. On trouve encore dans le film Drew Barrymore (ET, Scream, Charlie’s Angels,…), Noah Wyle (The Librarians, Flynn Carson, urgences,…), Jena Malone (Sucker Punch, Hunger Games,…), Mary McDonnell (Battlestar Galactica, Independance Day,…), Patrick Swayze (Dirty Dancing, Ghost,…), Seth Rogen (The Green Hornet,…), Holmes Osborne, James Duval,… Une jolie brochette qui réussit des prestations de qualité. Franchement les personnages ne sont de loin pas tous simples, avec des aspects parfois bien bizarres.
Regarder Donnie Darko, c’est une expérience vraiment particulière. J’ai passé tout mon temps à me demander la part de réel et la part de pure hallucinations de Donnie qu’il y avait là. Vivait-il vraiment ces trucs ou bien cela se trouvait-il seulement dans sa tête? Et qu’en tirer? On y verrait une sorte de morale comme quoi on peut éviter de faire du mal aux autres, mais ce serait trop simple à mon avis. Sincèrement, le propos profond du film m’échappe un peu. Je l’ai vécu comme un grand truc bizarre, un moment particulier hors des films trop standardisés. On n’est dans aucun canon connu et classique ; même le final « et si tout ça n’avait été qu’un rêve? » pourtant très cliché est malmené par un film complètement décalé. Et pourtant j’ai vu le director’s cut qui est censé amener davantage de réponses. Je n’ose pas imaginer la version standard du film, du coup.
Mais si vous êtes prêts à ce genre d’expérience, foncez…!