Archives de catégorie : BDs

Batman – année un

41mmxontalDans la lignée des comics Batman « qu’il faut avoir lu », j’avais beaucoup apprécié The Dark Knight Returns et Killing Joke. Je prends les choses chronologiquement à l’envers puisque The Dark Knight Returns est sur un vieux Batman usé et que celui-ci, Année Un, nous narre les débuts du Chevalier Noir. Des débuts dont Christopher Nolan s’est pas mal inspiré pour son Batman Begins d’ailleurs. On suit donc le retour de Bruce Wayne à Gotham, l’enfant prodigue milliardaire qui revient au nid. Et sa transformation en gardien de la ville, l’homme chauve-souris, le caped crusader, le chevalier noir. Sa ville est gangrénée par les criminels, corrompue, et il prendra sur lui de changer tout cela, de devenir le symbole d’une lutte contre le mal. De même, le jeune Jim Gordon débarque à Gotham aussi, intégrant la police. Et lui aussi découvre l’âme corrompue de la ville, se rendant compte que seules des mesures extrêmes permettront de lutter contre ce mal profondément enraciné. Et du coup, oui, l’histoire est assez sombre, dure, on ne rigole guère ici. Mais on y découvre une origin story assez intéressante sur la naissance de Batman, au-delà du trop connu meurtre des parents de Bruce quand il était jeune. On travaille ici sur ses motivations, son état d’esprit. Le tout sur 12 mois, d’où le titre.

Le scénario de Frank Miller est solide, tendu, prenant. Il donne une vraie personnalité aux protagonistes, du fond, de la réflexion, quelque chose de solide. Normal, vu l’auteur. Mais pour cet album, il ne s’est pas lancé dans l’illustration. Il a préféré faire appel à David Mazzucchelli dont le style est vraiment très bon. Dynamique, clair, précis, il pose une très bonne ambiance pour cette histoire de qualité.

Une très bonne lecture donc, encore une fois.

The Killing Joke

KillingjokeParmi les comics souvent cités au panthéon et qu’il faut avoir lus, il y a ce fameux Killing Joke qui m’avait échappé. Ecrit par môssieur Alan Moore à la demande du dessinateur Brian Bolland qui a mis le tout en images, cette courte histoire de notre cher Batman le confronte encore une fois au Joker qui s’est encore une fois échappé d’Arkham. Mais dans quel but cette fois? Cela fait des années que Batman poursuit le Joker et les deux hommes ont un lien tout particulier qui les unit, mais difficilement définissable, et surtout on ne peut imaginer un happy end dans ce contexte. Le Joker et sa volonté de chaos, de rendre le monde fou, Batman et sa pugnacité, sa férocité ; la rencontre ne pourra être qu’explosive et c’est après un duel acharné que les deux créateurs nous offrent un final terrible.

Ce roman graphique court est un one-shot, il ne s’insère pas dans une story-line officielle autre de Batman. Il propose une origine au Joker, il propose une manière de résoudre le conflit éternel entre les deux adversaires, il fait souffrir ses personnages. C’est d’ailleurs du dur, avec des éléments très adultes dedans.

Une bonne histoire, de belles images (j’ai lu la version recolorisée par Bolland, qui était déçu de la colo originale pas de lui), des dialogues très fins (j’ai lu la vf et c’est très bien fait), un fond solide, un duel homérique entre deux personnages emblématiques. Miam, quoi, c’est assez le bonheur. Et cette fin…! Après The Dark Knight Returns, ce comics me fait vraiment apprécier encore plus le personnage de Batman et ce qui gravite autour de lui.

Batman – The Dark Knight Returns

052610_dkrcoverEt hop j’ai eu l’occasion récemment de lire un tout bon comics, à mettre dans la catégorie « graphic novel », le dur et tordu Batman : The Dark Knight Returns. L’histoire se situe alors que Bruce Wayne a passé cinquante ans et a rangé son attirail de justicier au placard parce que trop vieux. Proche de la retraire, Gordon est le chef de la police de Gotham et tente de maintenir l’ordre. Mais les choses vont de mal en pis et un gang appelé les Mutants pousse le bouchon trop loin. Batman ressort de son terrier. Vieux, aigri, encore plus amer qu’auparavant, plus proche de la folie et de son côté obscur, ce vieux Batman sera confronté à plusieurs de ses anciens compagnons de jeu, Gordon bien sûr, mais aussi le Joker, Double Face, Superman ou Green Arrow par exemple. Une gamine reprendra le flambeau de Robin pour donner une part d’humanité et de fraîcheur à cette bande d’anciens coincés dans leurs habitudes. La police s’en mêle bien entendu, plus déterminée que jamais à ne pas laisser un justicier masqué faire régner sa propre loi au mépris des lois officielles. En parallèle, la situation géopolitique mondiale devient tendue, et un missile nucléaire est arrêté par Superman qui sera d’ailleurs convié par le gouvernement à stopper les exactions de Batman ; il n’en fallait pas plus pour déclencher un conflit entre deux des plus grands super-héros. Le tout sera dur, très dur, sombre, violent, gritty. Le Dark Knight porte très bien son surnom.

Avec un dessin tendu alternant noir/blanc et couleurs, Frank Miller signe une œuvre de grande qualité. Il va au plus profond du personnage de Batman, se l’appropriant pour le pousser dans ses derniers retranchements. Visuellement, on a affaire à quelque chose de vraiment puissant avec des scènes réellement épiques. Le scénario évolue sur une ligne étrange, alternant les moments de questionnements sur la morale, la place du héros, le pardon pour les criminels, la place des médias, le tout avec des énormes scènes de bastons allant parfois très loin. Batman en prend plein la gueule, mais il reste décidé à aller jusqu’au bout. Une œuvre solide, prenante… Une très bonne lecture. J’ai beaucoup apprécié.

Sanctuaire

Couv_219189Quand j’ai reçu cette intégrale de la série Sanctuaire (en 3 tomes normalement), je me suis tout de suite dit qu’il y avait là-dedans de quoi me plaire… un sous-marin US ultra-technologique, un signal mystérieux, une crevasse sous-marine, un vieux sous-marin russe explosé, un sanctuaire englouti, bref ça fleurait bon l’ambiance tendue et le mystère bien poisseux, avec une dose de huis-clos. Résultat garanti, j’ai été servi. Le scénario signé Xavier Dorison (Long John Silver, ou le fabuleux Troisième Testament) nous entraîne dans un mystère vraiment sombre et tordu. On est là dans de la BD très adulte, avec des souffrances psychologiques, de la torture, de la douleur, du gore, du très dur, ce n’est pas le pays des Bisounours. Le dessin de Christophe Bec rend parfaitement cette ambiance, avec ces clairs-obscurs très prononcés. On baigne dans un feeling que l’on pourrait rapprocher d’Alien, avec ce huis-clos tendu dû au fait que l’on est dans un sous-marin à une profondeur très importante, coupé du monde.

L’histoire est vraiment prenante, mais il faut s’accrocher. A quelques moments on a des ellipses ou des constructions particulières qui rendent le tout pas toujours simple à suivre. Et puis, je ne sais pas si c’est moi ou pas (j’ai globalement une mémoire des visages assez nulle), mais je trouve que plusieurs personnages se ressemblent trop et il m’a fallu du temps pour mettre un nom/grade/rôle sur chacun des visages. Un peu dommage pour se prendre au truc.

Mais une fois que l’on est dedans, la sauce prend vite et la tension grimpe de manière exponentielle, avec ses moments tendus, ses explosions de violence ou d’action, son suspens, ses révélation et ses découvertes. Le terrifiant mystère qui entoure cet endroit se révèle réellement monstrueux, et les membres de l’équipage auront bien de la peine à résister. Le pourront-ils vraiment d’ailleurs? Je ne vais pas vous en dire plus, mais je vous conseille de lire cette série qui vaut vraiment la peine.