Dans la ligne de « il est temps d’avoir vu certains classiques », Dogma est l’un des films les plus drôles que j’aie eu l’occasion de voir. Complètement décalé, irrévérencieux, politiquement incorrect, il aligne les personnages incroyables et les situations absurdes avec un scénario qui tient la route et qui contient un nombre de gags assez kilométrique. Ici on découvre deux anges déchus, coincés sur Terre parmi les Humains depuis un bon bout de temps. Ils vont tenter, en profitant de certains aspects de la religion chrétienne, de retrouver leur pureté pour retourner au Paradis. ceci risque de causer pas mal de soucis et un groupe de sauveurs va être expédié, bien malgré eux, pour tenter d’empêcher les deux anges d’accomplir leur acte. On a une espèce de road-movie, course-poursuite, avec quête mystique décalée, qui prend au corps les fondements de la religion (essentiellement chrétienne mais les autres ne sont pas épargnées non plus) et mixe le tout de manière assez irrévérencieuse ; mais le film n’est pas pour autant une attaque ou une critique contre la religion, et d’ailleurs on sent que les auteurs ont suffisamment de connaissances dans ce domaine pour que le film reste solide. Dans ce périple, on va donc rencontrer la Voix de Dieu, le Treizième Apôtre, un descendant de Jésus, des ados démoniaques, un démon fécal, et Dieu lui-même (sous plusieurs formes). Franchement, rien que là ça en jette. Et depuis le texte sur l’écran en ouverture, jusqu’à sa fin qui part complètement en sucette, le film aligne les pointes d’humour et les piques acerbes.
Continuer la lecture de Dogma
Archives par mot-clé : humour
Les Nouveaux Sauvages
J’avais entendu parler par différentes voies de ce film argentino-espagnol de 2014 produit par Almodovar, et j’ai récemment eu l’occasion de le voir. En tournant autour du stress, de la dépression, et amenant à des pétages de plombs d’anthologie, le film aligne six sketchs qui sont à la fois délirants et jubilatoires au niveau du défoulement. On a les passagers d’un avion qui se découvrent un étrange lien commun. Un petit resto perdu qui accueille un mec insupportable. Un duel de conducteurs aux tempéraments sanguins. La descente aux enfers d’un démineur. Une famille unie autour de l’acte répréhensible de l’un des leurs. Un mariage qui vire au cauchemar intégral. Difficile d’en dire plus sans spoiler ces histoires qui méritent d’être découvertes. En effet, c’est à chaque fois le choc, le retournement de situation, la rapide gradation des actes, le délire du pétage de durite complet, qui va marquer le film. Et c’est assez jouissif à chaque fois. On a un fil conducteur entre les sketches, et pourtant chacun a sa propre ambiance, son style, son déclencheur, chacun est marqué de son individualité.
On enchaîne les rires et les « nan ils ont pas osé » ou les « ah ouais carrément quand même ». Et on prend un certain plaisir à se demander ce que le sketch suivant va nous révéler. Le tout bouscule bien des travers de notre société. On retrouve quasiment à chaque fois un truc qui va nous toucher. Le spectateur est concerné. On retrouve des éléments qui transcendent les frontières. Même si le film est marqué par son implantation sud-américaine, il y a de nombreux éléments qui touchent juste. Franchement j’ai pris un sacré plaisir à regarder ce film… En plus les acteurs sont vraiment bons, et rendent très bien des personnages qui virent complètement, qui deviennent fous, enragés,… Un gros délire jouissif qui pousse dans ses retranchements une société axée sur le stress, la méritocratie, les apparences et les attentes des autres.
Zootopie
Voilà donc le Disney nouveau, sous la forme d’un film d’animation fort sympathique et pas dégoulinant de chansons mièvres. Produit entre autres par Môssieur John Lasseter himself, il est réalisé par Byron Howard (Volt, Raiponce), Rich Moore (Les Mondes de Ralph, Futurama, les Simpsons), et Jared Bush. Du beau monde donc pour nous compter cette histoire assez typique des films de buddy movies sur fond d’enquête policière. Et aussi en version animaux anthropomorphes, oui on est dans un monde où ce sont des animaux qui régissent tout, mais sur deux pattes comme nous, « civilisés », habillés et tout. On y suit Judy Hopps, petite lapine trop mignonne qui veut devenir flic, ce qui a tendance à faire rire tout le monde. La persévérance payant, elle devient le premier lapin flic et se voit affectée à la police de la grande ville Zootopie où se côtoient des centaines d’espèces animales dans des écosystèmes divers. Bien entendu, elle est la risée de ses collègues, et elle est mise au stationnement. Et bien entendu, elle va tomber par hasard sur une terrible machination, un complot ourdi depuis les hautes sphères du pouvoir, lié à une enquête que le reste des policiers tente de résoudre depuis un moment déjà, mais sans succès. Elle va se retrouver là-dedans via Nick Wilde, renard malin et fourbe, manipulateur et escroc, mais avec un bon fond. Les deux personnages bien opposés vont donc travailler de concert (avec plus ou moins de bonne volonté) pour démêler ces fils. Continuer la lecture de Zootopie
Deadpool
Le truc avec Marvel, c’est qu’ils sont tellement bien implantés dans le programme cinématographique, qu’ils ont tellement de succès, du coup ils peuvent sortir n’importe quel personnage de leur énorme panel, le film va marcher. En l’occurrence, sous l’insistance du réalisateur Tim Miller (superviseur des effets spéciaux sur Scott Pilgrim) et de Ryan Reynolds (rappelons le très bon Buried), ils ont porté Deadpool sur grand écran. Pas leur héros le plus connu (surtout du grand public), pas le plus vendeur non plus, et pourtant c’est un carton, avec un public qui se déplace en masse, un succès public et critique, une suite déjà au programme avant même sa sortie. Alors du coup, aller le voir 3 jours après sa sortie, ça s’est concrétisé par une salle archi-comble (et donc des places pas idéales). Mais qu’est-ce que ça en valait la peine! Ce film est une tuerie. Alors bon de base, soyons clairs, avant les premiers articles au sujet du film, je ne connaissais pas Deadpool, et depuis j’ai eu le temps de jeter un œil à ce personnage mais sans aller trop loin, je ne suis donc pas un fin connaisseur, et du coup je vais peut-être sortir quelques énormités que je demanderai aux puristes de me pardonner.
Autre remarque… étant donné les horaires proposés dans le coin, ça a été la VF ; pas mécontent parce que vu l’alignée de gags débiles, je pense que j’aurais dû m’accrocher, et en plus la VF tient bien la route. Continuer la lecture de Deadpool