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The Killing Joke

KillingjokeParmi les comics souvent cités au panthéon et qu’il faut avoir lus, il y a ce fameux Killing Joke qui m’avait échappé. Ecrit par môssieur Alan Moore à la demande du dessinateur Brian Bolland qui a mis le tout en images, cette courte histoire de notre cher Batman le confronte encore une fois au Joker qui s’est encore une fois échappé d’Arkham. Mais dans quel but cette fois? Cela fait des années que Batman poursuit le Joker et les deux hommes ont un lien tout particulier qui les unit, mais difficilement définissable, et surtout on ne peut imaginer un happy end dans ce contexte. Le Joker et sa volonté de chaos, de rendre le monde fou, Batman et sa pugnacité, sa férocité ; la rencontre ne pourra être qu’explosive et c’est après un duel acharné que les deux créateurs nous offrent un final terrible.

Ce roman graphique court est un one-shot, il ne s’insère pas dans une story-line officielle autre de Batman. Il propose une origine au Joker, il propose une manière de résoudre le conflit éternel entre les deux adversaires, il fait souffrir ses personnages. C’est d’ailleurs du dur, avec des éléments très adultes dedans.

Une bonne histoire, de belles images (j’ai lu la version recolorisée par Bolland, qui était déçu de la colo originale pas de lui), des dialogues très fins (j’ai lu la vf et c’est très bien fait), un fond solide, un duel homérique entre deux personnages emblématiques. Miam, quoi, c’est assez le bonheur. Et cette fin…! Après The Dark Knight Returns, ce comics me fait vraiment apprécier encore plus le personnage de Batman et ce qui gravite autour de lui.

Snatch

snatchDans la catégorie « les classiques que je devais voir et que j’avais pas encore vus », je me suis fait Snatch l’autre soir. Et c’était bon.On va y suivre les aventures de divers groupes de personnes qui vont, plus ou moins par hasard, se retrouver à tourner autour d’un même vol de diamant, et qui vont se marcher dessus, pour sauver leur peau, leur fric, leur notoriété, leur honneur, ou autre selon de qui on parle. Une narration et un style très tarantinesques, puisque l’on suit des personnages séparés qui semblent ne rien avoir à faire ensemble au départ et que le destin va regrouper, le tout avec un rythme très haché et des scènes très rythmées. On y retrouve aussi des personnages hauts en couleurs, et une bonne dose de dialogue bien sentis (la VO avec cet accent anglais est juste énorme).

Ce film a 16 ans, et pour pas mal de gens qui y figurent, c’était un peu un début de carrière. A commencer par le réalisateur Guy Ritchie qui, avant, avait surtout à son actif le très bon Arnaques, Crimes et Botanique, et qui depuis nous a servis surtout les Sherlock Holmes avec Robert Downey Jr et Jude Law ; un réalisateur assez rock’n’roll et moderne que j’apprécie pas mal. Devant la caméra, c’est une énorme brochette de gueules et de personnages incroyables, incarnés par des acteurs de qualité ; Jason Statham, dont c’est l’un des tout premiers films, et qui n’est pas encore le pur action hero qu’il est devenu, très bon en magouilleur coincé entre de grands pontes ; Vinnie Jones (magnifique tueur déjanté) en début de carrière aussi, et qui a depuis accumulé les rôles, tout comme Stephen Graham ; Brad Pitt est absolument génial en boxeur gitan borné, lui ayant déjà plus de bouteille à l’époque, tout comme Benicio Del Toro, ou Ewan Brmner, très bons aussi.

Alors certes le film n’est pas toujours aisé à suivre. On part dans tous les sens, allant d’un personnage à l’autre. Et il y en a tout un tas. Mais l’intrigue se noue bien, et on se laisse prendre au jeu, se demandant comment tous vont réussir à tirer leur épingle du jeu. Une série de situations complètement dingues, de pétages de plombs, de scènes complètement barrées, avec des personnages marquants et des dialogues soutenus, le tout sur une bande-son de qualité voilà de quoi faire un très bon film qui me parle… et que je regrette de n’avoir pas vu plus tôt.

Les 81 Frères 

livre-les-81-freresAttention, billet copinage en vue puisque Romain d’Huissier est un collègue auteur de jeux de rôles avec qui j’ai travaillé sur Capharnaüm. Voilà, ça c’est dit.

Les 81 Frères est un roman rapidement lu qui nous entraîne dans un Hong Kong romancé et parallèle où fantômes, esprits, démons, dragons et dieux existent vraiment, vivant en général au milieu des Hommes sous des formes plus ou moins discrètes. Ils ont leurs plans, leurs conflits et tentent en général de garder profil bas. Mais parfois ça dérape et là interviennent les fat si, des sortes d’exorcistes usant de techniques traditionnelles (arts martiaux, décoctions, rituels, etc.) et modernes (armes à feu, GPS, et autres) qui s’occupent de gérer le bordel que certains esprits sèment dans le coin. Notre héros est Johnny Kwan, l’un de ces tout bons exorcistes, et on le suit dès l’ouverture du roman sur la piste d’un esprit pas à sa place. Après cette petite mise en jambes, on va plonger avec lui au sein d’une machination de grande ampleur risquant de détruire une bonne partie du monde tel qu’on le connaît. Le tout partant bien évidemment sur une simple affaire qui ne devait pas poser trop de problèmes (oui oui les fameux plans qui doivent se dérouler sans accroc, un classique).

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Blue Ruin

fid13793C’est avec la sortie du très titillant Green Room que j’ai eu connaissance du précédent film du réalisateur Jeremy Saulnier, Blue Ruin (visiblement il aime les titres colorés), avec ses différentes critiques assez positives. On y suit les pas de Dwight, un type un peu paumé qui vit dans la rue, dormant dans sa voiture bleue en bien mauvais état. Il vit ainsi depuis des années, depuis le meurtre de ses parents. C’est à la libération du tueur qui a purgé sa peine, que Dwight reprend du poil de la bête. Il décide de parcourir des kilomètres de route pour se venger. Mais Dwight a une famille, sa sœur et les enfants de celle-ci en l’occurrence. Et le tueur a aussi une famille. Et tout le monde sait que les histoires de vengeance ça part toujours en sucette, avec une escalade qui ne voit pas de fin. Le genre de situation inextricable qui ne peut se terminer bien pour aucune des parties.

Le film va à l’essentiel en suivant Dwight qui construit sa vengeance avec les moyens dont il dispose, souvent à l’improvisation, réagissant aux éléments et aux retournements de situation, se rendant compte parfois des implications de ses actions sur les gens qui l’entourent. Mais il reste bloqué là-dessus et n’a que ça pour le guider. Pas de fioritures ici, on suit la descente aux enfers de ce anti-héros qui s’enfonce dans une spirale de violence et de tension. Il voulait la justice, et il va semer des graines de mort et de sang. La réalisation très crue et carrée donne le cadre nécessaire à suivre ce chemin dangereux. On plonge avec Dwight, suivant ses traces tout au long de l’heure et demie que dure le film. On compte pas mal de plans de qualité, une photographie très réussie, et cette omniprésence (pas que sur la voiture) de la couleur bleue qui donne un ton froid aux images. Une belle réussite visuelle. Soutenue par un jeu d’acteur de qualité de la part de l’acteur principal Macon Blair sur les épaules duquel le film repose. A ses côtés, les autres ne font que passer, instruments, dommages collatéraux ou cibles de sa vengeance.

Blue Ruin ne verse pas dans l’action ultra-rythmée. la violence est là, crue et parfois gore, mais pour justifier le propos, montrer les conséquences de choix pas toujours bons. Mais ça ne saute pas dans tous les sens avec canardage intensif. On est ici dans une ambiance sombre, glauque, malsaine, et c’est cette ambiance qui fait tout le sel du film. Le rythme est posé, plutôt lent, avec quelques accélérations par moments. J’ai passé un très bon moment devant ce film, et je me réjouis de voir Green Room.