L’autre jour avec les petiots on est allés voir Le Voyage d’Arlo (« The Good Dinosaur » dans la langue de John lasseter et franchement pour une fois le titre vf ne démérite pas). Ce petit dernier de chez Pixar arrive la même année que le fabuleux Vice-Versa qui a posé la barre très très haut ; et on reste dans du très bon film, toujours avec la qualité Pixar. Sans être au niveau de son prédécesseur, Le Voyage d’Arlo reste quand même un joli petit bijou, le genre de film plein de belles choses, de tendresse, de beaux messages, mais aussi de suspens et de tension (la petite de 5 ans était parfois bien tendue sur son siège).
Le film part sur le postulat que la météorite à l’origine de l’extinction des dinosaures a frôlé la Terre sans la heurter, et donc ces dinosaures ont continué à exister, à se développer ; ils sont devenus plus « civilisés », les herbivores cultivant les champs etc. Et dans ce contexte, l’espèce humaine qui débarque a l’air d’un animal sauvage. Arlo, un jeune dinosaure un peu peureux, va se retrouver contraint d’effectuer un voyage en compagnie d’un jeune humain qui devient son animal de compagnie. D’abord dans une relation pleine de tension, ils devront apprendre à se connaître pour faire face aux terribles difficultés se dressant sur leur chemin. On va donc vivre une sorte de road movie décalé mâtiné de buddy movie entre nos deux personnages si différents qui vont finir pas être évidemment très unis (et on ajoutera une ode au western).
Passons rapidement sur l’aspect technique puisque c’est juste irréprochable. L’aspect cartoon des personnages est contrebalancé par le rendu très réaliste des décors. Franchement c’est énorme et superbe. Des rochers aux nuages en passant par les feuilles, poils, fleurs, l’herbe, le soleil, les lumières, les teintes, les ombres, les effets de l’eau, de la brume ou des nuages, tout est juste splendide. D’ailleurs le générique de fin s’attarde à démontrer la qualité de cette réalisation. Franchement c’est splendide et il n’y a rien à redire là-dedans. Surtout que, comme à son habitude, Pixar arrive à faire passer une quantité incroyable d’émotions par ses personnages de synthèse, comme souvent plus performants que bien des acteurs de blockbusters hollywoodiens. Le film est donc un vrai régal pour les yeux…
Le scénario est certes assez simple, accessible au principal public-cible, à savoir les enfants. Rien de bien compliqué là-dedans. Mais il est traité avec une certaine finesse, en jouant sur les moments de suspens et les moments de bonheur. Oui il y a de vrais beaux morceaux de bonheur, il y a un vrai côté « feelgood movie », le genre de truc plein de bons sentiments mais sans que ça déborde à t’en dégoûter. Un truc super bien dosé. Avec des messages et une morale certes assez faciles (on reste dans le film pour enfants) mais quand même bien posés. Ce long métrage a aussi ses passages durs, pas toujours évidents pour les plus petits, mais tout passe quand même. Et puis il y a cette galerie de personnages secondaires délirants et fabuleusement bien pensés (le collectionneur, les t-rex,…)
Un très bon film donc, beau et prenant. Encore une fois, Pixar donne une leçon de cinéma. Certes on n’est pas au niveau d’un Là Haut ou d’un Vice-Versa par exemple, mais on reste avec un excellent long-métrage qui mérite d’être vu.
Ah oui,… un mot encore sur le court-métrage d’intro. Une tuerie visuelle, une énorme claque technique! Splendide.