C’est la bande-annonce de ce polar qui m’avait pas mal titillé. Et aussi le fait d’y trouver Michael Fassbender, un acteur que j’aime bien. A Oslo en Norvège, un flic un peu trop sous l’effet de l’alcool, largué par sa femme, se retrouve à enquêter sur une disparition. Quand il voit débarquer dans son bureau une petite jeunette mutée de Bergen, il n’apprécie guère. Mais il se la coltine, et non seulement la disparition devient plusieurs disparitions, mais en plus elles se transforment en meurtres, avec un tueur qui visiblement connaît notre flic et veut le mêler personnellement au truc. Sans compter que l’affaire semble liée à des événements similaires neuf ans plus tôt à Bergen. Un gros sac de nœuds à démêler avec un vrai gros psychopathe à la clé.
Mais ça ne prend pas vraiment…
Le film pose une ambiance vraiment réussie. Tourné en Norvège, on sent une différence avec la plupart des blockbusters americano-centrés tournés aux Etats-Unis. Il y a un petit truc différent (même si tout le monde parle anglais, que les journaux et panneaux sont en anglais, etc.) Et puis cette neige, ce froid, bref on a là quelque chose de sympa. Par contre le film part très vite dans tous les sens. Alors oui je suis le premier à aimer les films qui nous font réfléchir, qui ne donnent pas la clé du mystère tout de suite, qui offrent des fausses pistes, voire qui laissent des trucs en suspens ; mais là en fait c’est juste un peu le bordel. Autant le réalisateur Tomas Alfredson a posé de très beaux plans et des images qui en jettent, autant il a fait un bon gros bordel au niveau du scénario. Ce dernier est tiré des bouquins de Jo Nesbø, auteur de polars norvégien assez connu et bien établi. Mais alors du coup comment peut-on faire ça à l’intrigue. Certes au final on a une explication du truc, on peut reconstruire les motivations du méchant, etc. Mais pour le reste on navigue un peu à vue. Difficile de suivre le tout qui part quand même dans tous les sens. Et c’est bien dommage car il y avait là matière à faire un putain de bon film (surtout si j’en crois ce que j’ai lu sur la qualité des romans de Nesbø) ; comme dit plus haut il y a vraiment en plus des prises de vue qui claquent bien et une ambiance particulière qui donnent un plus non négligeable ; et puis il y a cette méthode de mise à mort du grand méchant, fort sympathique et que je ne me souviens pas avoir vue ailleurs. Mais avec une intrigue qui part en carafe et se révèle difficile à suivre, ça plante un peu le truc. Disons que j’en attendais beaucoup plus. D’après ce que j’ai entrevu, le réalisateur reconnaît qu’une production trop courte et mal embouchée n’a pas aidé.
Devant la caméra, ce n’est pas tellement mieux, avec des acteurs qui font le job sans plus, genre assez alimentaire. Fassbender (Eden Lake, Inglourious Basterds, X-Men, Prometheus,…) n’a rien de particulier en flic alcoolique assez typique du roman noir. A ses côtés, Charlotte Gainsbourg, Val Kilmer (Le Saint, Heat, Willow, Top Gun…), Jonas Karlsson, Toby Jones (Captain America, Hunger Games, Atomic Blonde,…) ou Michael Yates sont assez plats aussi. On a quelques trucs un peu plus solides de la part de Rebecca Ferguson (Mission Impossible,…), J.K. Simmons (Spider-Man, New York Police Judiciaire, Les Chèvres du Pentagone, Justice League,…) ou James d’Arcy (Agent Carter,…), mais rien de vraiment terrible.
Bref, on dira que ce film se base sur une bonne idée mais la fout un peu en l’air malgré quelques jolis plans. Bordélique et peu prenant, c’est bien dommage donc.
On notera par contre que cette fois les traducteurs du titre ont fait leur boulot en passant à « Le bonhomme de neige », bravo!
Une réflexion sur « The Snowman »