Archives de catégorie : Ciné

À l’intérieur

De temps en temps, comme ça, on tente une expérience incroyable du genre « regarder un film de genre français ». Et je dois avouer que c’est souvent assez surprenant. Définitivement il y a un truc particulier qui met les français à part. Y compris quand ils cherchent à faire dans le méchant, le violent. Ma dernière expérience avec Frontière(s) n’avait pas été complètement convaincante. A l’intérieur avait fait parler de lui, j’en ai lu des critiques joliment positives (en particulier suite à la sortie du Livide des deux mêmes réalisateurs), alors j’ai tenté le coup. C’est un film basé sur les standards du home invasion, avec une femme seule chez elle et terrorisée par une personne qui l’y prend en otage, avec violence et sang à la clé. Rien de très transcendant jusque là. Mais nos réalisateurs y ont mis leur grain de sel pour nous apporter des éléments propres. Déjà pour commencer, l’héroïne n’est pas juste une ado bimbo écervelée à gros boobs comme c’est trop souvent le cas. On a ici une trentenaire bien enceinte ; en fait tellement enceinte qu’elle doit aller à la maternité le lendemain de cette terrible nuit. Et puis elle est blessée au visage, avec cicatrice à la clé, suite à un accident de voiture dans lequel elle a perdu son mari (ça c’est le tout début du film) ; même qu’elle ne passe pas son temps en décolleté ou sous-vêtements. Ensuite la maison qui s’avère plus normale, plus raisonnable, plus standard et classique, bref plus de chez nous que les immenses trucs à l’américaine.  Et puis c’est pas un gros méchant pervers et sadique, mais ici l’adversaire est une femme, extrêmement menaçante et tout aussi perverse et sadique que les bourrins habituels. Continuer la lecture de À l’intérieur

The Dark Knight Rises

Il ne m’a pas semblé que cela durait 2h45, tellement ce troisième voyage dans le Gotham version Nolan a été une grosse claque. Clôture de la trilogie du reboot de Batman, The Dark Knight Rises est une grosse réussite. Waow! Bien sûr, on lui trouvera quelques défauts, mais ce film dantesque est juste énorme et met ainsi un terme de fort belle manière à cette vision de l’homme chauve-souris. Une fin assumée oui, Nolan ayant assuré qu’il n’y aurait pas de suite et Bale promettant avoir posé pour de bon le costume noir. Une fin sans compromis, dure, poignante, mêlant l’émotion et l’action comme dans les deux épisodes précédents. Et comme les deux autres, celui-ci a sa saveur propre, son ambiance particulière son identité qui en fait un film à part.

On nous plonge dans un Gotham où tout va bien. Feu le procureur Harvey Dent ayant lancé le nettoyage de la ville, la criminalité a fortement chuté, les édiles louent encore ce chevalier blanc qui a redonné une façade chatoyante à leur cité. Même Gordon, vieilli, héros de la guerre contre le crime, mais au courant de la vérité, entretient le mensonge. Ce mensonge qui a conclu The Dark Knight en mettant sur le dos de Batman les crimes de Double Face. On est huit ans après cet événement, et Batman a disparu ; Gotham n’a plus besoin de lui, et il avait annoncé se retirer le jour où ce serait le cas, il s’est mis à la retraite. Mais Bruce Wayne n’en a pas retrouvé une vraie vie pour autant. Il vit reclus dans son manoir sans voir personne, vieillissant, amoindri par ses multiples blessures. La perte de Rachel a achevé ce qu’il restait d’espoir en lui. Bruce Wayne est un homme abattu qui attend la mort. C’est l’arrivée du criminel international particulièrement redouté Bane qui va le faire remonter sur les planches. Quand Gordon se retrouve à l’hôpital pour s’être intéressé de trop près à tout cela, sous l’insistance d’un jeune officier de police prometteur, Wayne va rempiler. Affaibli, il va souffrir face à ce nouvel adversaire particulièrement puissant, aussi intelligent que fort physiquement, ayant subi un entraînement intensif et ne redoutant rien. Mais Batman va renaître de ses cendres pour défendre Gotham face au plus terrible danger qu’elle ait connu, à savoir ses propres démons internes, volontairement libérés par Bane. Continuer la lecture de The Dark Knight Rises

Polisse

Bon ben voilà, je viens de voir l’un des films les plus durs émotionnellement que j’aie vu depuis bien longtemps. Polisse est un film sur les activités de la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) de Paris. La réalisatrice s’est immergée dans le quotidien de ces flics avant de retranscrire cela avec des acteurs mais en se basant complètement sur des faits réels. Tourné de manière assez brute, souvent à la limite du reportage, proche des acteurs, très carré et sans grands effets, il plonge le spectateur dans les horreurs vécues par ces hommes et ces femmes. On alterne donc les scènes très dures sur ce qu’ils vivent avec leur vie de famille, souvent délaissée ou en retrait, et une petite amourette. On notera que la réalisatrice a écrit ce film spécialement pour son mec du moment, Joey Starr, qui en tient l’un des rôles principaux ; elle-même y joue une photographe attachée pour quelques mois à la brigade, comme une reconstitution de ce qu’elle a vécu en vrai, et tombant amoureuse du personnage de Joey Starr.

On ne ressort pas indemne de ce film. Il retourne les tripes, en particulier pour les parents. On se rend compte que notre monde est rempli de trucs assez incroyables et tellement durs. On se demande comment éviter cela à nos enfants. On se prend à se poser des questions sur notre attitude et nos relations familiales. Alors certes le film condense en deux heures un grand nombre d’événements, mais il y a de quoi flipper. Continuer la lecture de Polisse

Le Lorax

Un film tous publics ce week-end pour la première séance cinéma de la petite : Le Lorax. Gentillet, joli, tranquille, ce film est agréable et roule sur un bon fond, celui de la petite fable écologique qui va bien. L’histoire commence à Thneedville, une ville enfermée derrière ses murs, sans rien de naturel, où tout est artificiel, plastique ou métal, y compris les arbres aux branches desquels on trouve des ampoules pour faire de la lumière. Cela va même très loin puisque l’air n’est pas très pur et que de l’air pur est vendu en bouteille aux habitants par le richissime O’Hare. Afin de plaire à la belle de son cœur, le jeune Ted va sortir de la ville dans l’espoir de lui ramener un arbre, un vrai, qui pousse et grandit. Dans la désolation sans plantes qui règne à l’extérieur, il va rencontrer le Gash-pilleur, un homme vivant reclus dans sa bicoque et qui s’annonce comme le responsable de la destruction de tous les arbres. Par un jeu de flashbacks, il va raconter à Ted comment cette horreur est arrivée, malgré l’intervention du Lorax, une étrange créature tentant de défendre les arbres.

Le film est joli tout plein, avec de belles images, de belles couleurs, de mignons animaux, des personnages attachants, une morale, et un happy end. Parfaitement regardable par un très jeune public, ce dernier ne comprendra sans doute pas tout ; le système des flashbacks rend le tout un peu ardu pour eux (ce qui est le cas de ma fille). Reste un moment fort sympathique au cinéma en famille… Continuer la lecture de Le Lorax