Archives par mot-clé : thriller

The Hateful Eight

the-hateful-eight-posterJ’ai l’habitude de dire que Tarantino, on aime ou en déteste, rarement dans l’entre-deux. Le cinéaste déclenche des avis souvent très radicaux, et souvent à cause des mêmes points. Ce nouveau long-métrage reprenant la plupart des tics du réalisateur, ma phrase du dessus me semble toujours valable. Pour ma part, je fais partie de ceux qui aiment ce qu’il fait. Et The Hateful Eight (Les Huit Salopards en vf) ne fait pas exception. Après son très bon Django Unchained, Tarantino revient au western donc. Mais cette fois au lieu d’une quête faisant voyager à-travers pas mal de paysages, on a un quasi huis-clos tendu.

Ici on commence avec une diligence filant dans les terres enneigées. En plus du conducteur, deux passagers, un chasseur de primes bourru et sa prisonnière au tempérament bien trempé. En route, ils vont trouver deux voyageurs à pied qui vont intégrer le véhicule. Il faut dire que l’arrivée d’un énorme blizzard pousse un peu tout ce petit monde au cul pour aller se réfugier dans une bicoque connue pour être un havre de repos au milieu de la campagne. Là-bas, quatre personnes attendent. Bien évidemment, tout ne va pas être de tout repos. Entre un deuxième chasseur de primes, la prisonnière qui vaut plein de thunes sans que l’on sache vraiment ce qu’elle a fait, un sheriff fraîchement nommé, un anglais, un mexicain bourru, un ancien officier sudiste et un taciturne planqué dans un coin, on a là une galerie de personnages très intéressante. Ces gens ont tous leurs petits (ou gros) secrets qui vont se révéler explosifs une fois exposés. Il faut dire que les liens entre eux sont souvent plus forts qu’on aurait pu le croire au premier abord. Le tout va gentiment virer bien évidemment à un déchainement de violence qui donnera un climax bien sanglant. En dire plus serait spoiler les diverses révélations qui rythment le film. Continuer la lecture de The Hateful Eight

Sherlock – The Abominable Bride

The-Abominable-Bride-Poster-sherlock-38983341-500-667Oui je suis assez fan de la série Sherlock de la BBC (même si la troisième saison était peut-être un chouilla moins bonne). Il faut dire que c’est du très haut niveau aussi bien dans le scénario, la réalisation que dans le jeu d’acteurs. Tout y est réussi. Mais voilà. Le showrunner Steven Moffat est assez occupé (en particulier sur Dr Who), et les deux acteurs principaux Benedict Cumberbatch et Martin Freeman ont eux aussi des agendas de ministres puisque demandés sur pas mal de films. Dès lors, difficile de caser le temps pour tourner une quatrième saison. Alors bon, pour faire plaisir aux fans, toute cette joyeuse bande a décidé d’organiser un épisode spécial, à la base dit de Noël mais finalement diffusé à Nouvel-An : The Abominable Bride. A nouveau adapté de l’une des nouvelles de Conan Doyle, cet épisode nous plonge avec une certaine surprise dans l’Angleterre victorienne. On trouve Sherlock à son époque, et non à la notre comme dans le reste de la série. Si cela désarçonne au départ, on se prend très vite au jeu. Il faut dire que la reconstitution en décors et costumes et tout-à-fait au niveau du reste de la série et que l’ambiance prodiguée est juste exceptionnelle. Et puis on retrouve les mêmes acteurs, non seulement dans les deux rôles principaux mais aussi dans les personnages secondaires puisque Mycroft, Lestrade, Mary, Mme Hudson, même la légiste, tout le petit monde orbitant autour de notre détective reprend les mêmes visages plongés dans un autre temps. La sauce prend très facilement. Pour cette affaire de mariée folle revenant d’entre les morts, on a droit à de grands moments. Continuer la lecture de Sherlock – The Abominable Bride

Scream – saison 01

Scream_TV_PosterJ’ai déjà dit tout le plaisir que j’ai à revoir en tout cas le premier Scream, et un peu moins les suivants. Et un 4ème opus plus fade qui tentait en 2011 de prendre en compte les nouvelles technologies ; un échec. Oui mais voilà, 4 ans après, c’est MTV qui nous produit une série Scream (où on retrouve Wes Craven à la production) qui elle s’ancre réellement dans son époque et se révèle d’une certaine efficacité. Dès le premier des dix épisodes composant la saison, tout est posé… Une bande d’ados dont la vie tourne autour des smartphones, des bombasses, un tueur masqué (mais pas Ghostface), du sang, et un geek fan de films d’horreur qui nous dit qu’on ne peut pas transposer un slasher en série télé à cause des formats différents. Paf on est dans Scream, le slasher qui déconstruit le slasher pour te renvoyer le truc à la gueule.

Très vite on va se retrouver sur le même terreau que dans le film original : des fausses pistes, des meurtres gores, un lien avec le passé de l’héroïne et sa famille, des amourettes d’ados, une journaliste trop curieuse, un flic super motivé, tout y est. Sauf qu’ici ce sont 400 minutes et non pas 90 que les scénaristes ont à disposition. Alors on s’étale. Certes on peut trouver quelques longueurs dans les amourettes adolescentes, mais au final elles sont parties intégrantes de l’intrigue ; la série s’attache à égratigner d’abord gentiment puis violemment la douce patine de cette ville tranquille afin d’exposer tous les mensonges et sales coups qui entourent notre héroïne. On est aussi accompagnés par le geek technophile vierge, fan de films et séries d’horreur (‘tain le cliché), mais aussi le prof humaniste dont le cours porte sur le mouvement gothique, qui vont aligner les références, cadrer le scénario mais aussi montrer les liens et surtout expliciter tout ce que l’on vit. Tout en remettant le tout dans le contexte contemporain qui change pas mal la donne. L’utilisation des nouvelles technologies de communication mobiles est au cœur de l’intrigue d’ailleurs.

Une série fort sympathique. Eh oui j’ai craqué sur une série MTV, j’ose le dire. Alors c’est de loin pas exempt de défauts mais on se laisse bien porter par l’histoire et le suspens avec les cliffhangers et les diverses révélations. Avec une conclusion permettant de terminer la première saison tout en ouvrant ce qu’il faut de pistes pour une deuxième. Cette série reste tout-à-fait sympathique.

Self/less

selfless_poster_largeCe film de SF de Tarsem Singh développe une idée somme toute assez classique dans le monde de la SF mais non dénuée d’intérêt… Quand on est un vieil homme d’affaires mourant et très très riche, est-on prêt à payer une entreprise pour accélérer ce trépas et transférer notre conscience dans le corps vigoureux d’un jeune homme? Ce genre de technologie étant prohibée, cela vous obligerait à changer d’identité et à vivre une nouvelle vie. C’est le choix que fait Damian Hale qui passe ainsi du corps de Ben Kingsley à celui de Ryan Reynolds. Mais si le corps que l’on vous a vendu comme créé artificiellement et génétiquement développé pour vous convaincre s’avère être celui d’un homme qui a eu une vraie vie avant? Et si les médicaments censés vous permettre de vous adapter à ce nouveau corps ne servaient qu’à garder l’ancienne conscience de ce corps endormie pour éviter qu’elle ne se heurte à vous-même? Et si il y avait là-derrière toute une conspiration financée par les plus grosses fortunes de la planète, y compris vos anciens amis? Cette question intéressante est menée tambour battant sur un film qui s’attache davantage à l’action qu’au véritable fond du problème. Self/less pose de bonnes questions en y apportant des réponses assez simples, en particulier avec une fin un peu trop facile et morale.

On a donc un sympathique petit film de SF loin d’être mauvais comparé à la pléthore de trucs très moyens voir de daubes que le genre nous a amenés. Mais franchement on aurait aimé avoir plus. On est en pleine anticipation avec une question de fond absolument géniale. Cette idée de la numérisation de la conscience et de son transfert agite la sphère scientifique et pose de vraies questions éthiques, sociales, sur la base du fameux « Est-ce que l’on doit le faire du moment qu’on peut le faire? ». Alors oui on a là un divertissement agréable avec des acteurs qui s’en sortent bien. Mais au final le tout est assez convenu, les retournements de situation ne sont guère surprenants et on sent venir la fin à des kilomètres. C’est bien dommage pour un film dont le postulat de départ donnait beaucoup d’espoir.