Archives par mot-clé : politique

La majorité passe à gauche au gouvernement vaudois

6 mois 1/2, c’est en gros la durée pour laquelle on est certains que le gouvernement vaudois sera à majorité de gauche. Mais le renversement est significatif. D’autant plus qu’il a été amené par une femme, augmentant ainsi leur nombre au sein du collège. Eh oui, hier Béatrice Métraux l’a donc emporté face à Pierre-Yves Rappaz dans le second tour de l’élection complémentaire suite au décès de M. Mermoud. Elle engrange 54% des voies exprimés, pour une victoire relativement confortable. Cela fait franchement plaisir, même s’il restera à confirmer cette majorité au printemps avec les élections cantonales (cf le marathon des urnes). On notera un petit 30% de participation, ce qui reste pas mal au vu de l’usure dans cette course aux élections tout au long de l’année. Continuer la lecture de La majorité passe à gauche au gouvernement vaudois

Bloquer l’ACTA en Suisse : signez la pétition

Voilà, on y arrive. Après des années de négociations en secret et de décisions prises loin de tout processus démocratique, l’ACTA (Anti-Couterfeiting Trade Agreement) entre dans sa phase finale, celle de sa signature. Je ne vais pas redétailler ce qu’est l’ACTA ; je vous propose de (re)lire ce billet ou celui-ci. Je vous recolle juste cette petite vidéo que j’avais déjà postée et qui explique assez clairement les choses (en sachant que ceci s’étend au domaine pharmaceutique par exemple et à toute méthode de distribution des idées et des créations) :

Et puis une autre pour la route, plus récente :

Certains pays sont déjà passés à la casserole, d’autres parmi ceux ayant participé aux négociations sont sur le point de le faire. La Suisse fait partie de ceux-la. Je me suis renseigné sur la procédure exacte d’approbation de l’ACTA dans notre beau pays. Et la réponse de l’Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle est la suivante :

La décision quant à la signature de l’accord ACTA par la Suisse ressort de la compétence du Conseil Fédéral. Une fois signé, l’accord sera ensuite soumis au parlement pour approbation. Vu que les procédures relatives à la signature sont en cours, il serait prématuré de se prononcer sur leur issue à ce stade. Par ailleurs, l’accord ACTA est compatible avec le droit suisse en vigueur, son entrée en force ne nécessiterait donc aucune modification législative.
Le Parlement devra donc se prononcer. À cet effet, j’ai très envie de signaler à nos parlementaires ce qu’est l’ACTA ainsi que ses conséquences désastreuses. Pour ce faire, je vous propose une pétition en ligne que vous trouverez à cette adresse. Signez-la svp. Faites-la signer. Parlez-en autour de vous.
Un point quand même qui fait peur, et je re-cite : « l’accord ACTA est compatible avec le droit suisse en vigueur »… cela semble signifier que notre législation foule au pied la liberté d’expression et le droit à la vie privée tout en faisant tout son possible pour soutenir les ayants-droits et autres grands distributeurs au profits des créateurs. Il y a encore du boulot à ce niveau-là, semble-t-il.

L’élection sans surprise du Conseil Fédéral

Et voilà, c’est fait. Comme on pouvait s’y attendre, les six sortants du Conseil Fédéral ont été reconduits dans leurs fonctions par l’Assemblée Fédérale ce matin. Et c’est Alain Berset qui replace la démissionnaire Micheline Calmy-Rey. Même si le suspens était plutôt léger, il est bon de revenir sur certains éléments.

On notera que notre fameuse majorité féminine a été rabotée avec le départ de Calmy-Rey et l’élection d’un homme à sa place. Je ne suis pas un grand défenseur des quotas, je penche plutôt pour mettre les compétences avant le genre, mais là on avait des femmes compétentes. Et la majorité repasse en mains masculines. Pas convaincu que cela change grand-chose à la politique à un tel niveau, mais je trouvais l’image de toutes ces femmes assez sympa, ça changeait bien.

Berset plutôt que Maillard comme socialiste? Et bien oui, le plus consensuel et moins grande gueule l’a emporté. Normal et logique. Maillard reste l’une des seules grandes figures socialistes dans lesquelles je vois encore une bonne trace de gauche et de combativité. Trop marqué pour le Conseil Fédéral, trop engagé, mais nous pourrons continuer à profiter de l’avoir au gouvernement vaudois du coup. Espérons que Berset restera plus du côté engagé de Calmy-Rey que du côté « aile bien de droite du PS » comme sa collègue Sommaruga.

L’UDC n’a passé que son ministre déjà en place, à savoir Ueli Maurer. Fortement critiqué pour sa gestion de l’armée (entre autres la fameuse affaire récente de l’achat des avions de combat), il sait quand même se faire relativement discret et est plus soft que d’autres ténors de son parti. Ah oui, l’UDC, ils ont été les emmerdeurs de la session. A vouloir attaquer le siège de Widmer-Schlumpf, puis tous les suivants, ils se sont montrés d’une agressivité malsaine et maladive, laissant finalement ressortir leur haine habituelle et leur manque de consensus si typique. Rappelons quand même que lors de l’élection de Mme Widmer-Schlumpf, l’UDC disposait donc des deux élu(e)s réclamés par le parti. Mais comme cette dame a été élue sans être candidate officielle du parti, ils l’ont exclue (menant à la création du PBD). L’UDC s’est à l’époque elle-même coupée de son 2ème siège et n’arrête pas de pleurer ou de menacer depuis pour qu’on le lui rende au nom d’une certaine concordance sur laquelle personne ne s’entend. C’est quand même gonflé. Surtout que l’UDC n’a rien de concordant, de consensuel et de pragmatique ; alors pourquoi réclamer cette concordance? Le parti du grand écart entre des points opposés a reçu ce matin sa leçon. Ce n’est pas avec cette attitude qu’ils passeront un second élu au gouvernement. Et il ne sert à rien d’en appeler à la concordance entre Parlement et Gouvernement pour le nombre de sièges. L’UDC joue très bien le parti d’opposition, prêt à gueuler et élever la voix dans les parlements à tous les niveaux, ils ont par contre nettement moins de personnalités prêtes à la collégialité et au consensus réclamés par l’exécutif ; ça se confirme. Et je crois que c’est là la plus grande leçon à retenir d’aujourd’hui. L’UDC a atteint la limite, et il leur a été montré qu’ils ne peuvent plus continuer à regarder les autres de haut et à vouloir imposer leur loi. Les résultats des élections fédérales allaient déjà dans ce sens, mais là c’est une confirmation. Un parti qui joue l’opposition ne peut devenir majoritaire dans un gouvernement de collégialité. L’expérience Blocher a marqué les esprits.

Le résultat de cette élection est donc sans surprise et sans retournement de situation, bien à la Suisse. Ce qui est à retenir est l’attitude de certains partis et les positions prises, la cristallisation de certaines oppositions.

 

Durban… tout ça pour ça!?!?

Et voilà, le grand show de Durban s’est éteint et chacun est reparti chez soi (avec de gros n’avions qui polluent). Des jours et des nuits de tractations, de l’attente, du suspens, le sort de nations entières risquant d’être englouties, le sort de l’Humanité même (je ne parle pas de la planète parce qu’elle survivra à notre extinction), et paf la montagne accouche d’une souris. Comme dans toutes les dernières conférences sur le climat. En fait je dirais presque que l’on n’y a jamais vraiment cru depuis la conférence de Rio en 1992. Même à Kyoto quand des pays ont signé un accord, il était évident au vu de ceux qui s’y refusaient que cela n’allait pas changer radicalement la donne. Quelque part, je ne suis même pas déçu parce que depuis le début de cette conférence de Durban je n’en attendais rien ; il me semblait évident que cela allait capoter. Alors quand j’en entends certains crier à la victoire parce qu’ils ont obtenu de l’Inde et de la Chine de signer un truc qui n’engage à rien, ça me fait sourire. Quelle victoire? Qui y gagne? Continuer la lecture de Durban… tout ça pour ça!?!?