Bon, des Fast and Furious, j’ai vu le 1er, peut-être le 2 et des bouts d’autres comme ça de temps en temps en zappant. Une franchise basée sur la frime, la bagnole, et le fric, ça ne m’a pas plus que ça emballé. Même si je dois dire qu’il y a certaines scènes d’action qui, au-delà de leur improbabilité crasse, ont bien de la gueule. Du coup je me suis quand même laissé emporter par les potes pour aller voir ce spin-off de la franchise centré sur deux personnages pas principaux des films, un peu comme les minions de Moi Moche et Méchant ou le Chat Potté de Shrek. Je ne m’attendais pas à grand chose pour ce film, si ce n’est de l’action à outrance et des punchlines à la con. Du coup je n’ai pas été déçu.
En gros, on prend deux gros balaises aux acteurs charismatiques, dont les personnages ne peuvent pas se blairer ; on leur met en face un super-méchant de service ; on saupoudre de liens familiaux plus ou mois tendus, d’un peu de bons sentiments, d’une menace pour l’Humanité. Et on sert bouillant sans se poser trop de questions de vraisemblance.
Bon, avec ce film on a un beau dynamitage propre en ordre de la suspension d’incrédulité. Je crois qu’il y a peu de films dans lesquels je me suis fait autant de « WTF ». C’est incroyable ce que ça part dans tous les sens. De l’intrigue même du film (avec son virus, son super-méchant augmenté, etc) aux scènes d’action/cascades en passant par les dialogues, on est plus que fréquemment dans le grand n’importe quoi. Mais c’est ça qui est bon en fait. Le niveau de crédibilité proche du zéro absolu permet des délires visuels de dingue, des poursuites qui te collent au siège, des bastons qui défouraillent à tout va, des acrobaties qui te retournent les mirettes. Bon OK, on est aussi aidé par le fait que derrière la caméra il y a David Leitch (John Wick, Atomic Blonde, Deadpool 2), le gars qui s’y connait un peu dans l’action au cinéma. Il a poussé la barre très haut ici. Alors oui c’est du grand spectacle avec de l’action quasi non-stop pendant 2 bonnes heures. Même que les quelques rares scènes censées avoir un peu d’émotion, il aurait pu les zapper parce que ses acteurs n’y arrivent pas (sauf la petite fille et la grand-mère). Un énorme putain de show de pure adrénaline très testostéroné ; et je n’exagère par car ce sont finalement les mecs qui gèrent tout ; le personnage féminin principal est sacrément badass et balaise, il n’en reste pas moins qu’elle se retrouve quand même comme « damoiselle en détresse ».
Devant la caméra, un duo ultra-efficace composé de Dwayne Johnson (Le Retour de la Momie, GI Joe, Jumanji, Baywatch, Skyscraper,…) et Jason Statham (Arnaques, Crime et Botanique, Snatch, Le Transporteur, Expendables,…) Les deux sont capables de ne pas trop se prendre au sérieux et heureusement. Ils surjouent leurs statuts de mâles alphas bastonneurs, et le film s’en amuse tout du long. D’ailleurs le film repose sur cette dynamique entre eux, portée par de savoureux dialogues et des punchlines qui claquent très juste. J’avoue que c’est bon, et drôle même. Face à eux, l’un des acteurs avec le plus de prestance et de charisme, le très bon Idris Elba (The Wire, 28 semaines plus tard, Thor, Prometheus, Pacific Rim, Star Trek,…) qui peut ici se lâcher dans un rôle de grand méchant, impressionnant. Bon, en même temps, faut pas trop attendre du jeu d’acteur dans ce film, on a des personnages monolithiques, carrés, archétypiques, qui ne doivent pas exprimer de multiples sentiments. Les muscles avant les expressions faciales, quoi. On peut quand même encore parler de Vanessa Kirby (Mission Impossible Fallout), la caution féminine pour dire que les femmes aussi elles castagnent, tout en étant bien entendu très sexy et séduisantes ; Helen Mirren (Excalibur, Benjamin Gates, Red,…) très drôle en mamie du crime héritière de Ma Dalton ; Eddie Marsan (Sherlock Holmes, Le Dernier Pub avant la Fin du Monde, Jack le Chasseur de Géants, Atomic Blonde,…) en scientifique fou ; ou encore un Ryan Reynolds (Buried, The Voices, Deadpool, The Hitman’s Bodyguard, Life,…) en agent de la CIA complètement barré évidemment qui spoile la fin de Game of Thrones dans la séquence post-générique.
Pour ma part, j’ai passé un bon moment de pure détente (cerveau sur off bien entendu). Il faut dire que le film a ciblé mes attentes dans ce cadre. Action, bourrinage, baston, grandes gueules, vannes, punchlines… La recette y est. ce ne sera jamais un grand film ni une référence de cinéma, mais c’est une bonne valeur dans son genre de délire d’action sur-excessif. Le genre de petit plaisir défouloir.