Je vous ai déjà dit tout le bien que je pense du reboot des jeux vidéo Tomb Raider (et sa suite). Avec le succès de la franchise, il fallait bien que les films suivent le même chemin et que Lara Croft reparte d’un autre pied au cinéma. C’est chose faite avec ce nouveau film Tomb Raider qui nous emmène vraiment dans les traces des deux jeux.
Lara Croft, bien qu’héritière potentielle d’une grande fortune, vit au jour le jour en tant que coursière à vélo, et elle fait des sports de combat. Elle a quand même eu droit à une éducation de grande qualité, et en plus elle est donc intelligente. Ah oui elle est belle aussi, et pleine de charme. Elle se trouve mêlée aux recherches de son père passionné d’archéologie et de mythes, partant sur les pas de cet homme disparu sans donner signe de vie depuis 7 ans. Elle se retrouve sur une île loin de tout à devoir combattre des méchants, survivre à des pièges, comprendre des codes, et empêcher les mauvaises personnes de mettre la main sur un antique trésor. Classique, vite présenté, mais très efficace comme dans les jeux.
Le scénario n’est certes pas très complexe, mais ce n’est pas le but. Ici on est dans le visuel, dans le truc héroïque qui claque. Si l’on a une histoire moins complexe que celles des jeux, on en retrouve néanmoins les éléments essentiels. En plus de l’aventurière à queue de cheval, petit débardeur, petits cris, cicatrices et bandages, on a des éléments ultra représentatifs comme l’arc ou le piolet. On a aussi des scènes typiques reprises parfois quasi à l’identique du jeu vidéo. En regardant le film, par moments j’avais presque les mains qui s’agitaient comme sur le pad de la console en cherchant le bon timing pour le saut. L’univers est parfaitement reconstitué et on se plonge dedans comme dans le jeu vidéo. Mais cela reste une très grosse production a visée très grand public qui ne va pas vous faire fumer les neurones.
Derrière la caméra on a Roar Uthaug, un réalisateur dont je ne connais absolument rien et n’ai jamais entendu parler ; peut-être parce que c’est là sa première réalisation hors de sa Norvège natale. Il réussit à donner le souffle épique des aventures de Lara Croft et à donner un bon rythme au film, avec de belles images. Il faut dire que les deux jeux du reboot sont très très cinématographiques dans leur construction, leurs visuels, leur scénario, leur narration, et du coup c’est un univers qui s’adapte très bien au grand écran. Après tout, ces jeux sont des films d’aventure interactifs, quelque part. Dans le rôle-clé de la cultissime Lara Croft (personnage iconique de la pop culture), on trouve Alicia Vikander ; elle m’avait bien bluffé dans Ex Machina, et se débrouille pas mal du tout ici (mais elle impressionne moins quand même) ; bien investie dans le rôle (avec de gros entraînements et une prise conséquente de masse musculaire), elle donne un certain charisme au personnage et se révèle moins froide qu’Angelina Jolie à l’époque, tout en donnant tous les éléments du personnage : belle, intelligente, sportive, avec du caractère ; un bon choix donc. Son antagoniste principal est le très bon Walton Goggins (American Ultra, Hateful Eight, Sons of Anarchy, La maison des 1000 morts, ,…) qui donne une belle profondeur à un rôle pourtant pas exceptionnel, mais son jeu d’acteur habité est une réussite. Parmi les alliés de Lara, on compte Dominic West (McNulty de The Wire) un peu fade malheureusement, et Daniel Wu. Sinon on retrouve encore au générique Kristin Scott Thomas (Quatre mariages et un enterrement, Mission : Impossible,…), Alexandre Willaume-Jantzen, ou encore te toujours sympathique Nick Frost (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Good Morning England, Le dernier pub avant la fin du monde,…)
Bon, on peut dire que ce film fait partie des très rares réussites dans l’adaptation d’un jeu vidéo sur grand écran. Si on peut aligner les échecs et les trucs navrants (King Rising, Battleship, Hitman, Street Fighter, Mortal Kombat, Max Payne, Super Mario bros, Doom,…), les plus ou moins bonnes transpositions se comptent sur les doigts d’une main (Prince of Persia, Silent Hill, Resident Evil,…) et ce Tomb Raider en fait partie, en étant vraiment dans le haut du panier ; nettement mieux que les opus avec Angelina Jolie à mon avis. Alors ce n’est pas un grand film à garder dans les annales, non, mais c’est un bon divertissement qui remplit son contrat. Alors oui OK il faut aimer l’ambiance des jeux, en particulier du reboot, mais si c’est le cas on se retrouve dans son élément (avec juste la frustration qu’on ne contrôle pas Lara cette fois).
Ah oui, on notera la scène finale qui ouvre clairement la porte à une suite avec cette révélation peu surprenante (surtout si on a joué au jeu) au sujet d’un des personnages. Voilà, à moins d’un naufrage au box office, on sait déjà qu’il y aura un deuxième film (au moins).
Une réflexion sur « Tomb Raider (2018) »